Accueil Discours & Interventions Conseil départemental du 29 juin 2017 – Intervention sur le Plan de transition écologique 2017-2020 du Département

Conseil départemental du 29 juin 2017 – Intervention sur le Plan de transition écologique 2017-2020 du Département

 

Monsieur le Président, mes chers collègues,

Je partage, bien entendu, l’intégralité de l’intervention de Frédérique Denis au nom du groupe écologiste. J’ai néanmoins souhaité prendre la parole sur ce plan de transition écologique du Département pour mettre en lumière un aspect bien souvent oublié : ses bénéfices économiques et particulièrement en termes d’insertion et d’emploi.

Cette problématique rejoint à la fois le combat des écologistes depuis tant d’années pour faire prendre conscience à nos concitoyens de l’importance de ces enjeux et mon mandat d’élue chargée des questions d’économie et d’emploi. Je me réjouis de voir qu’avec ce plan, ces questions sont traitées au sein d’un plan aux multiples dimensions. Nous souhaiterions évidemment toujours voir les choses aller plus loin. Mais je tiens à souligner à mon tour à quel point je pense que les actions qui composent ce plan sont une avancée dans la bonne direction.

La SSD compte aujourd’hui plus de 80 000 foyers touchant le RSA et 12,7% de personnes sans emploi. Des chiffres qui nous placent, je ne vous l’apprends pas, au-dessus des moyennes régionales et nationales. Mon sujet n’est pas d’affirmer devant vous que la transition écologique va résorber la totalité du manque d’emplois dans notre Département, ni même dans le pays. Je tiens tout de même à préciser, pour élargir notre regard, que selon des prévisions de l’OFCE fondées sur les scénarios de l’ADEME, « la transition générerait 330 000 créations d’emplois en 2030, et 825 000 emplois en 2050 ».

La question mérite donc d’être posée. Ce plan entre dans un objectif de long terme. J’espère qu’il prendra de l’ampleur, et qu’il prendra sa part dans ces créations d’emplois souhaitées.

Il est intéressant de constater qu’il contient aussi des actions destinées à avoir des effets à court terme, proches du quotidien. C’est là une de ses forces, car l’écologie est aussi une réponse aux problèmes du quotidien. La sobriété au quotidien notamment n’est pas une lubie d’écologistes rétrogrades. C’est aussi une réponse pour le « vivre mieux », notamment pour les populations les plus défavorisées. C’est le sens d’une des actions dont je souligne la présence dans ce plan, centrée sur la volonté de favoriser le recours à l’économie circulaire pour des familles précaires. Cette action est donc en faveur à la fois des familles en difficultés, du réemploi et de l’emploi, puisque l’économie circulaire est une économie créatrice d’emplois, notamment en insertion.

Considérant tous ces éléments, je me réjouis de voir figurer dans ce plan plusieurs actions (sept au total) portées ou co-portées par la Direction de l’Emploi, de l’Insertion et de l’Attractivité Territoriale (DEIAT). L’enjeu n’est pas ici pour moi de lister toutes ces actions. Mais d’un projet de légumerie biologique au bénéfice du régime alimentaire de nos collégiens à un fonds d’aide destiné à massifier le réemploi dans notre Département, en passant par le développement de nos chartes « Seine-Saint-Denis Egalité » avec des entreprises vertes, je sais qu’elles seront suivies avec sérieux et professionnalisme par nos services.

L’enjeu est simple : il s’agit d’apporter notre pierre à l’édifice, qui se construit patiemment, pour faire de notre Département un territoire exemplaire, vert et vertueux.

J’ai eu moi-même l’occasion de suivre de plus près le travail déjà mené autour de certaines de ces actions. Je suis particulièrement satisfaite qu’elles aient été retenues dans ce plan. J’ai notamment  rencontré, il y a quelques mois, l’entreprise Carwatt, installée sur le Campus des métiers de Bobigny. Leur activité consiste à réutiliser des moteurs de véhicules électriques. L’idée est de les substituer à des moteurs thermiques de véhicules, opération également possible pour de l’outillage embarqué, ce qui sera d’ailleurs testé avec le Département. Outre que cette jeune entreprise a déjà tissé des relations très intéressantes pour former un écosystème notamment avec des établissements scolaires et des jeunes du territoire, cette activité mérite d’être soutenue. Nous parlons ici de potentielles créations d’emplois au service d’une activité vertueuse et résolument tournée vers l’avenir et la transition énergétique de notre société. Ensuite, ce plan porte la volonté de développer l’économie circulaire, et de renforcer sa dimension sociale et locale. Des dimensions souvent directement associées à l’ESS, structure qui porte des aspirations sociales et environnementales fortes. J’en profite pour rappeler que j’ai porté il y a quelques semaines, ici-même en commission permanente, un rapport de soutien aux structures de l’ESS qui, pour la première fois, nous permet de dépasser le million d’euros de soutien à ce secteur, en prenant en compte notre soutien aux SIAE. C’est une nouvelle symboliquement très forte et un signe concret de la vigueur de notre engagement.

Enfin et puisque je m’intéresse ici particulièrement aux questions d’emploi, nous trouvons également dans ce plan, une action qui, si elle est menée avec succès, pourrait aboutir à la création dans notre Département d’un Campus des métiers de la transition énergétique. Je me souviens du succès indéniable du Forum des métiers verts qui a eu lieu à la Grande Halle de la Villette fin 2015 (juste avant la COP 21), succès sur lequel nous avons su capitaliser pour proposer ce projet aujourd’hui. Le défi est désormais de fédérer autour tous les acteurs présents sur notre territoire, notamment les grandes entreprises, les centres de formations et le pôle de compétitivité Advancity, et de mobiliser toutes les énergies notamment celle de la jeunesse séquano-dionysienne.

Cette volonté de travailler avec de nombreux partenaires, permettra de lier 2 enjeux forts pour la SSD : la prise en compte des questions liées à la transition écologique et la nécessité d’œuvrer en faveur de l’emploi et de la hausse du niveau de qualification.

En tant qu’écologiste, je serai vigilante quant à la mise en œuvre de ce plan dans les semaines, mois et années à venir, et en particulier sur toutes ces questions qui me tiennent à cœur.

Je vous remercie.